Le moment où on mesure au moyen d’un test d’infiltrométrie (ou blower door test) dans quelle mesure l’habitation est étanche à l’air est toujours stressant. De nombreux points de niveau E sont, en effet, en jeu étant donné que ce paramètre joue notamment un rôle important pour l’efficacité du système de ventilation et la prévention des déperditions de chaleur. Le fait que les panneaux de CLT soient étanches à l’air dès trois couches et puissent dès lors sans problème être utilisés comme couche étanche à l’air devrait donc vous rassurer.

Importance de l’étanchéité à l’air dans le cas du CLT

Celui souhaitant éviter les pertes d’énergie – et qui ne le souhaite pas? – et accordant de plus beaucoup d’importance au fonctionnement correct de l’isolation et de la ventilation doit avant tout faire en sorte que son habitation soit étanche à l’air. L’étanchéité à l’air est essentielle pour chaque méthode de construction mais elle l’est peut-être encore plus pour le CLT. Une bonne étanchéité à l’air empêchera, en effet, aussi le transport d’humidité vers les éléments de la construction. Et bien que le bois ait la faculté d’absorber de l’humidité et de sécher, un excès d’humidité (plus de 18%) pourrait entraîner la prolifération de moisissure et éventuellement même la pourriture du bois. Le principe est le suivant: si de l’air extérieur froid entre en contact avec de l’air intérieur chaud en raison d’un pont thermique, l’humidité se condensera dans du bois ou de l’isolation, vu que l’air chaud stocke plus d’humidité que de l’air froid. En limitant les fuites d’air, on limite le risque de condensation sur les surfaces froides.

Le CLT cartonne en termes d’étanchéité à l’air

Afin d’être conforme aux normes actuelles, la valeur n50 doit être inférieure à 3,0 par heure. Dans le cas d’un système de ventilation mécanique, cette valeur ne peut même pas excéder 1,5 par heure. Et pour une construction passive, la limite est fixée à 0,60 par heure. Cette valeur indique combien de fois le volume intérieur du bâtiment serait renouvelé à une différence de pression de 50 Pa.

Bon à savoir: si une façade/toiture en CLT est composée d’un nombre limité de grands éléments, on sait par expérience que des valeurs n50 de 3, voire même 1,5 peuvent être atteintes et ce, sans ruban adhésif au niveau des raccords. Des tests ont révélé que le CLT était étanche à l’air dès trois couches. Les panneaux de CLT mêmes peuvent, de ce fait, servir de couche frein-vapeur étanche à l’air. Attention: il ne faut pas confondre avec une couche étanche à la vapeur. En hiver, le transport d’humidité sera plus limité qu’en été, quand le bois s’ouvrira et qu’il pourra y avoir une diffusion de vapeur, ce qu’on appelle une enveloppe de bâtiment ‘respirante’. Il s’agit en soi sur le plan de la physique du bâtiment d’un avantage, si on travaille avec une finition de façade ou de toiture perméable à la vapeur, ce qui est courant pour la construction en bois. Pour une fermeture de façade et surtout de toiture complètement étanche à la vapeur, un pare-vapeur supplémentaire restera nécessaire du côté chaud.

“Une construction en bois CLT est intrinsèquement plus étanche à l’air qu’une construction à ossature bois”

Deux manières de concevoir une construction étanche à l’air avec du bois lamellé-croisé

Nous l’avons déjà dit plus haut: le CLT est tellement performant en termes d’étanchéité à l’air que les panneaux peuvent être utilisés comme couche étanche à l’air. Il ne vous reste plus qu’à bien étancher les bords et les nœuds avec du ruban adhésif, avec lequel vous pouvez aussi colmater les points de raccord tridimensionnels. Une deuxième option consiste à utiliser une couche étanche à la vapeur, comme un pare-vapeur. Cette couche fait alors aussi office de résistance à la convection. Cela n’est cependant nécessaire que pour certains éléments du bâtiment. Nous pensons ici aux toitures plates ou aux finitions de façade étanches à la vapeur spécifiques.

L’assemblage des éléments étanches à l’air entre eux constitue bien entendu le maillon le plus faible et exige dès lors une attention particulière. Il doit être effectué dans le respect des règles de l’art. Dans le cas de CLT, l’étanchéité à l’air est idéalement posée à l’extérieur des éléments de mur et de toit afin d’éviter les films d’attente. Ce n’est pas la seule différence entre le CLT et la construction à ossature bois. Les dimensions des éléments de CLT sont également bien plus grandes (elles équivalent souvent à la longueur de la façade), ce qui limite considérablement la quantité de ruban adhésif/étanchéité . Quand nous évoquons l’assemblage d’éléments étanches à l’air, nous pensons par ailleurs à l’assemblage entre les panneaux mais aussi à celui entre les panneaux et d’autres éléments de la construction. Les coins, surtout dans le bas, sont des points vulnérables et une étanchéité correcte des raccords et des perforations s’impose bien évidemment. Tentez toutefois d’éviter les perforations, par exemple en raison d’une hotte, autant que possible en en tenant compte dès la phase de conception. Bien réfléchir au début s’avère payant à la fin. Toujours!