Architectenbureau Árter a conçu le plus grand projet en CLT de Belgique pour le promoteur immobilier BPI, qui a confié le projet dans une deuxième phase à Xior, un acteur immobilier belge spécialisé dans le secteur du logement pour étudiants. L'entrepreneur Cordeel a réalisé les travaux en collaboration avec Laminated Timber Solutions (LTS), l'une des plus grandes entreprises belges spécialisées dans la production et l'assemblage de structures en bois collé. Nous avons rencontré les quatre parties qui ont mené à bien ce projet exceptionnel.
Philippe Courtoy représente LTS, Philip Goedtkindt s’exprime au nom du maître d'ouvrage Xior, Maarten Moernaut se joint à nous pour l'entrepreneur Cordeel et, enfin, Kasper Denayer précise la vision du bureau d'architectes Árter.
En Belgique, la démocratisation de l'enseignement supérieur se poursuit et pose des défis majeurs pour de nombreuses villes en matière d’hébergement. Il est certain que dans les centres-villes densément peuplés, au patrimoine désuet (sans parler du tissu urbain), il n'est pas facile d'absorber à court terme la demande croissante de logements de qualité pour les étudiants. Près de 10 000 étudiants supplémentaires sont en effet attendus à Bruxelles d'ici 2025. En d'autres termes, le marché est en pleine expansion. Woodskot est une résidence qui compte 94 logements étudiants, répartis sur 6 étages. Il s'agit d'un projet spécial qui répond à cette demande croissante de capacité supplémentaire.
Kasper Denayer, bureau d'architectes Árter : « La mission consistait à réaménager un terrain entièrement bâti, l'intérieur d'un bloc de construction. Là où il y avait autrefois des garages et de vieilles remises, notre objectif était d'apporter autant de lumière et d'air que possible dans cet élément de construction existant. En tenant compte, bien entendu, de la destination du bâtiment, à savoir des kots d'étudiants ».
« Nous nous sommes mis au travail et avons élaboré un concept avec la cour du bloc résidentiel au centre, entourée des chambres d'étudiants. Ce n'était pas la première fois que nous travaillions avec du CLT. À l’ ‘Ecole Active’ d'Uccle, nous avions déjà intégré des éléments de construction en CLT. Il était d’ailleurs vite apparu que le matériel et la méthode de travail présentaient de nombreux avantages . Notre bureau d’architectes propose d’ailleurs de plus en plus ce mode de construction. Nous y croyons réellement », déclare M. Denayer.
Philip Goedtkindt, Xior : « En tant que maître d'ouvrage, nous avons lancé un appel d'offres en 2016 et reçu plusieurs propositions. Cordeel est arrivé en tête pour quatre raisons : le poids de la construction, la simplicité, l'apparence et et le facteur durabilité, qui était également très important ».
Des alternatives ont-elles été envisagées ? M. Goedtkindt : « Absolument, nous avions également reçu des propositions de construction en béton, mais elles ont très vite été exclues. L'acier aurait pu être utilisé, mais il n'a pas l'aspect que nous recherchions, ni la légèreté du bois. Nous nous sommes concentrés sur la formule complète. Il a été presque immédiatement clair que le bois lamellé croisé était le seul à répondre à tous les critères. Nous voulions également qu'un ou deux des quatre murs verticaux restent visibles à l'intérieur des différents logements. Le CLT était la meilleure solution pour y parvenir.
Maarten Moernaut de Cordeel : « Lorsque nous nous sommes lancés dans le projet, les demandes et les permis de bâtir étaient déjà prêts. Nous n’avons par conséquent pas perdu de temps. L’entrepreneur intervient en fait en dernier dans le processus. Nous avons commencé les travaux de démolition au printemps 2018, et dès octobre 2018, nous avons pu entamer la construction à proprement parler. Tout a été enlevé, nous étions par conséquent prêts en septembre/octobre pour commencer les travaux de terrassement et de fondation. En fait, il était clair dès le premier jour que le timing serait compliqué. Surtout à Bruxelles, qui arrive en tête en ce qui concerne les demandes et les permis, et qui compte de nombreuses rues étroites. Il faut frapper à la porte des différentes autorités des mois à l'avance, ce qui n’est pas une mince affaire ».
Philippe Courtoy, Laminated Timber Solutions : « Je tiens à souligner que la méthode de travail nous a permis de respecter le calendrier très serré. Dès le début, nous avons mis en place une équipe de construction qui comprenait le promoteur immobilier, l'architecte et nous-mêmes. Nous avons travaillé en étroite collaboration dès la phase de conception et de construction, ce qui est d’ailleurs une exigence lorsque vous travaillez avec un tel système en bois ».
Moernaut : « Travailler avec le CLT est une question de préparation. Au moment où nous avons obtenu le contrat, nous étions à un an et demi de la date de livraison. C'était serré. Nous avions la chance qu'il existait déjà un dossier. LTS avait en effet déjà élaboré les plans et les avait repris dans un modèle BIM, un modèle 3D dans lequel toutes les techniques étaient intégrées. Cela nous a fourni une avance non négligeable. »
Courtoy : « Dans la construction en CLT, nous travaillons avec des éléments préfabriqués. Pour pouvoir avancer rapidement sur le chantier, il faut une grande préparation, tant à la planche à dessin qu'en atelier. Nous travaillons avec BIM – Build Information Modelling – littéralement en trois dimensions. Chaque élément est défini, calculé et dessiné au préalable. Nous utilisons des logiciels de dessin et de calcul compatibles, et nous envoyons ensuite les éléments à des machines de fabrication commandées par ordinateur »
Courtoy : « Dans la construction en CLT, nous utilisons du pin du Nord, un bois résineux qui est usiné à proximité de la forêt. Les éléments sont collés ensemble, avec un peu de colle, pour former de grands morceaux solides. Il est question d’un peu moins de 2 % de colle dans les éléments qui composent les murs et les sols. Il faut compter que nous avons des éléments de 15 mètres de long par 3 mètres de large. Autrement dit, avec un seul élément, on peut construire une façade complète. »
Goedkindt : « Pour le déroulement du chantier, nous dépendons de l'entrepreneur, de la façon dont il organise sa logistique. Si la logistique est très bien organisée, alors on peut s’attendre à une belle réussite. La logistique et la coordination sont très importantes. Cordeel a réalisé ces travaux remarquablement. Dans ce bâtiment, il y a beaucoup d'endroits où nous voulions laisser les éléments de CLT visibles à l'intérieur. On ne peut dès lors pas se permettre de laisser ce bois trop longtemps sous la pluie, etc. »
Courtoy : « Il est vrai que lorsqu’on a affaire à des rues aussi étroites, il faut en fermer certaines pour la livraison. Mais on ne peut le faire que pour un temps limité. Comme nos usines sont relativement proches du chantier, à une centaine de kilomètres, nous avons pu nous organiser de manière à ce que les livraisons se fassent de nuit. Nous pouvions par conséquent commencer à décharger le camion dès 6 heures du matin et, à 7h30, il était déjà parti. Très peu d'inconvénients pour les riverains. Nous avions également aménagé une zone de stockage dans une des rues environnantes où pouvait se tenir un semi-remorque. Comme nous avons travaillé avec une construction légère, nous avons pu réduire au minimum la circulation des camions et les désagréments pour les riverains pendant la phase de construction. »
Moernaut : « Vous avez un système sec, il n'y a donc pas de nœuds humides et de structures en béton. C'était un grand avantage. La seule chose prévue en béton était un noyau d'ascenseur au centre du projet. Nous sommes montés niveau par niveau avec la construction en CLT. Grâce à ce système sec, il est possible d’avancer très rapidement : nous avons construit un étage complet en une semaine. Un autre avantage est le faible poids des éléments en CLT pour l'assemblage, une grue à tour lourde n’est ainsi pas vraiment nécessaire. Dans ce projet, il y avait déjà une grue assez lourde au centre, mais en principe, vous n'en avez pas besoin pour le CLT, ce qui réduit sérieusement le coût du chantier. »
Courtoy : « En effet, nous sommes rapides, et quand on travaille avec un système sec, il y a moins de bruit et presque pas de poussière. De plus, nous pouvons réduire considérablement le nombre de camions par rapport à un autre système de construction : selon certaines études, dans les cas les plus extrêmes, il faudrait même sept fois moins de camions qu'avec un système de construction classique pour une surface similaire. »
La prudence est l'une des principales préoccupations lorsque l'on travaille avec du bois. Tant pendant le transport que pendant l'acclimatation et la manipulation, il faut faire attention aux dégâts causés aux éléments de construction en bois.
Moernaut : « C’est exact. Il faut s’assurer qu'il n'y a pas de pression d'eau constante ou d'infiltration d'eau. Il y a en effet un risque d’obtenir par la suite des dessins dans les parties visibles du bois. Comme Philip vient de le dire, le concept était de laisser à chaque fois le plafond et au moins un des murs latéraux visibles dans les logements, notamment pour montrer efficacement l'aspect durable du projet. Si le bois est endommagé, alors c'est un péché. »
Goedkindt : « Vous espérez toujours un certain résultat final, mais vous savez que tout peut arriver en travaillant sur un chantier. Avec ces rues étroites, vous savez que ce ne sera pas une construction évidente, mais le résultat final est ce que nous avions à l'esprit. Chaque année, on entend et lit toutes sortes de choses sur des kots qui ne sont pas en ordre, ce qui effraie à la fois les étudiants et leurs parents. Lorsque nous avons des réactions de parents qui nous disent que nous faisons bien, ça fait plaisir. »
Denayer : « Pour un architecte, la phase de conception et la construction proprement dite en CLT nécessitent beaucoup plus de temps de préparation que pour une construction classique. Cet investissement en temps est récupéré par la suite car la durée de construction est beaucoup plus courte. Chaque panneau qui arrive au chantier est prêt à être assemblé. Cela signifie notamment que tous les évidements pour les techniques ont déjà été prévus. Le seul inconvénient est qu'il reste peu de marge sur le chantier pour corriger les erreurs éventuelles. » « Nous avons sciemment choisi le CLT en raison de son aspect durable, mais aussi de la rapidité avec laquelle il rend la construction possible. Ce dernier argument était très important car il nous a permis de minimiser les inconvénients pour le quartier où la population est dense. Dans ce genre de tissu urbain, c'est un système que nous voulons utiliser de plus en plus. »
Moernaut : « La courte durée de construction a été le véritable défi pour nous en tant qu’entrepreneur. Un projet qui aurait dû être achevé en un an et demi, devait l’être en un an. Dans les délais, qui nous semblaient auparavant presque irréalistes, nous avons réussi, grâce à la bonne collaboration avec les différents partenaires. »
Courtoy : « Pour des kots d'étudiants, vous ne pouvez dépasser les délais en aucun cas. L'année académique commence en septembre et si vous manquez ce début, vous perdez en fait une année entière. Notre objectif principal est toujours de trouver un modèle économiquement viable où non seulement la rapidité de mise en œuvre et l'empreinte carbone sont des éléments importants, mais aussi le prix juste. Et je pense que nous avons très bien réussi dans ces domaines. »
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